mercredi 25 avril 2012

Pornichet Select 2012

Épreuve de costauds cette Select 2012.
L'adage "pour finir en premier il faut en premier finir" n'a jamais été autant d'à propos.
En ce samedi 21 avril au matin, le réveil se fait au doux son des grains et du vent qui semblent nous appeler: "venez les p'tits gars". L'ambiance est lourde au petit dej-briefing de la course et le message est clair: le parcours réduit devrait nous permettre de terminer avant l'arrivée d'un BMS (SW force 8-9) prévue à partir de 02h00 du matin dans la nuit de dimanche à lundi, mais il ne faudra pas trainer en route et c'est à nous de prendre nos responsabilités si notre ETA est prévu plus tard.
La préparation du bateau est un peu "limite" pour cette 2ème sortie de l'année seulement, malgré notre arrivée en famille dés le mercredi soir.


Mon GPS fonctionne de nouveau (changement du câble d'alim) seulement la veille au soir et c'est pendant que les premiers bateaux sortent que je rentre les Way Points du parcours....



GV 2 ris et solent 1 ris pour le départ dans 25 nds d'Ouest.
Bon départ, je suis ici (ellipse):

Puis les bords s'enchainent pour aller chercher les Birvideaux, 35 milles au vent.
Pendant cette remontée, une première frayeur me fait éviter l'abandon d'un cheveu. Je sens un "à coup" dans la barre: le diabolo du safran Bd s'est dévissé mais la vis est encore en place et tient miraculeusement alors que je suis tribord amure, à pencher du mauvais côté pour qu'elle tombe ! je remets délicatement quelques filets puis je resserre le tout, ouf !
Ensuite, en voulant étarquer un peu plus le solent qui baille légèrement dans ce vent soutenu, la poulie de pied de mat cède ! je change de drisse puis entame la réparation: je souhaite utiliser la manille d'une autre poulie que j’ai à portée de main. J'enlève la goupille et l'axe puis mets le tout dans ma bouche pour me déplacer jusqu'au pied de mat. Arrivé là bas, surprise, la petite goupille n'est plus dans ma bouche, je l'ai avalée! gloups! Finalement je mets une chute de Dynema qui fera bien l'affaire.
Je finis par mettre le tourmentin dans ce vent fraichissant dans les grains. Cette manœuvre sur la plage avant me fait jouer les sous marins: mes bottes sont pleines d'eau et Poséidon m'a délesté de ma montre pendant la manœuvre!
Il faut choisir sa route: soit rentrer en baie de Quiberon pour profiter d'une mer plus calme et du courant portant à la Teignouse jusqu'à 00h00 (malgré le vent contre courant et la mer hachée associée) ou passer entre Belle-ile et Houat. Je choisis la première option et passe la Teignouse à 00h30, il était temps avant que le courant ne s'inverse.
Les grains s'enchainent et les réductions/envois de toiles également, épuisant.
Je passe finalement les Birvideaux à 04h00 et peux enfin souffler un peu: je dors (20min entrecoupées)  puis me fait un bon lyophilisé tout chaud qui remonte le moral. Mais il ne faut pas oublier que je suis en course et je dois envoyer le spi. Avant cela j'ai du boulot: le bout dehors à "ramasser" dans les coups de butoir des vagues: poulie de fourche à remettre, sangle à retendre,..., je perds des places mais ne me précipite pas.
Le jour se lève et le bord de spi médium vers Yeu est vraiment sympa: 13,1nds en instantanée au speedo dans un surf en avant d'un grain, record battu ! 3 empannages mais le dernier coince: coquetier, j'affale.
Remontée ensuite vers Goué Vas du Four et petit calcul: je vais être tard par rapport à l'arrivée du front, cette épée de Damoclès au dessus de nos têtes est assez stressante. Pour me rassurer, nous naviguons en groupe à 4 bateaux et la dernière météo prise par VHF annonce une arrivée du front plus tardive, ça devrait passer...
Il reste néanmoins un grand tour de carrousel à effectuer dont nous nous serions bien passés en passant devant Pornichet vers 22h30. Le temps est beau, vent d'ouest 15-20nds mais il se dessine au loin une bande nuageuse que la fatigue à tendance à faire imaginer en de multiples formes menaçantes. Il est de plus en plus dur de ne pas s'endormir à la barre, je commence à avoir des hallucinations et à entendre des voix... tenir, tenir.
Je finis par franchir la ligne d'arrivée matérialisée par la passe des Guérandaises marquant l'entrée de la baie de La Baule à  04h15 avec dernière moi, un front noir et pluvieux dont je sens le souffle si proche.
La manœuvre d'arrivée au port à l'aide du Zodiac se fait sous des trombes d'eau et le remorquage est difficile (le balcon avant s'est tordu). Il était temps d'arriver et 2 bateaux sont encore en mer. Le dernier arrivera juste avant d’impressionnantes rafales dans le port.
Merci au bénévoles de la course pour l'aide à l'arrivée (amarrage, voiles) et pour la collation au PC course. J'apprends qu'il y a eu 38 abandon sur les 55 bateaux au départ et que je fini de ce fait à la 10ème place en série: les efforts sont récompensés.
Je rejoins l'appartement que j'avais gardé, en vélo, en veste de quart trempée, mais avec la perspective d'une bonne douche et d'un bon lit. Je me glisse dans celui-ci à 07h30 après 2 nuits blanches pour un repos salvateur. Un truc de maso ces minis !
infos:
http://www.ecoledevoilecnbpp.fr/la-pornichet-select-650-2012-dernieres-news
classement:
http://www.ecoledevoilecnbpp.fr/wp-content/uploads/2012/04/Classement-Provisoire-S%C3%A9rie-Pornichet-Select-650-2012.pdf

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